L’individu est-il soluble dans le collectif?

19

21 novembre 2012 par audece

Trois semaines sans rien publier. Les jours se suivent, les tâches s’accumulent, les billets de blog restent à l’état de brouillon. Ai-je manqué de motivation? Fait preuve d’autocensure? Certainement. J’aurais aimé être capable de métacognition, définir clairement mes objectifs, apprendre par les textes plus de théorie. Mais finalement, la seule ligne directrice de ma participation #ITyPA est l’expérimentation.

J’ai rarement suivi le programme (en me disant souvent que les ressources étaient là et que je pourrais y revenir plus tard); c’est un tort parce que je ne profite pas suffisamment de la présence des intervenants aux séances du jeudi. Mais j’ai choisi (d’abord inconsciemment) de profiter de la dynamique du MOOC et du réseau des participants #ITyPA.

Dernièrement, je me suis fait happée par une initiative que je voulais collective. Le succès du glossaire et son autorégulation m’ont fait croire qu’elle serait simple et qu’elle répondait à un désir commun : centraliser nos productions après les séances hangout du jeudi plutôt que de les publier chacun sur nos blogs, nos réflexions sur les thématiques de chaque semaine, créer un espace(le Framapad cmoocitypa) pour accueillir des projets de collaboration.

L’expérience menée au sein d’un GoogleDoc collaboratif nous a démontré son efficacité en termes d’apprentissage et il semblait intéressant d’élargir le cercle et aboutir à une synthèse de nos réflexions qui ne serait plus nominative mais vraiment collective (ne plus distinguer qui parle). D’autres discussions ça et là (forum #ITyPA, Twitter…) émettaient l’envie d’un wiki: débuter sur un outil plus simple et se regrouper en amont m’a semblé indispensable.

J’ai décidé de créer un Framapad pour nous donner un environnement, pensant que les personnes intéressées se joindraient très vite à moi pour l’organiser. Mais avoir mis en place l’outil seule (par souci de rapidité) me rend responsable et dépositaire aux yeux des autres. Il se peut que ma démarche soit vue comme individualiste alors que mon désir était de faciliter le travail collaboratif en mettant à disposition un outil.

J’ai donc agi trop tôt et à l’envers; il aurait fallu attendre quelques discussions encore pour trouver les personnes prêtes à s’impliquer et déterminer nos champs d’action. Avoir une équipe qui coordonne, anime, définit des règles. Construire avant de mettre à disposition. Mais le temps presse, le MOOC ITyPA a une fin.

Grâce aux remarques d’autres participants, je me suis rendue compte que ce qui était clair pour moi ne l’était pas pour d’autres. Rien que l’organisation des pads (semaine/séance) n’était pas d’une logique irréprochable. Mais je ne peux (ni ne veux) agir seule.

La dynamique autour des différents pads semble corroborer certaines attentes. Mais à l’instar du glossaire qui n’aurait pu avancer sans une collaboration régulière et active, l’administration et l’animation des pads ne peut (ne doit) pas être confiée à une unique personne.

Mon intention n’a jamais été d’être propriétaire, dirigeante des pads; la situation dans laquelle je me trouve aujourd’hui est liée à la manière dont a été créé cmoocitypa et parce que je n’ai pas su communiquer de la bonne manière.

Inverser la tendance n’est pas simple, mais possible; grâce à vous. Je vois ce matin sur le forum un message de Christine Vaufrey sur la capitalisation de nos expériences; la question se pose aussi pour les pads qui ne sont que des outils d’édition mais non de publications.

Garder des traces des séances synchrones, des réflexions sur les ressources proposées me semble intéressant, notamment pour des personnes qui découvriront l’expérience MOOC #ITyPA a posteriori, aussi pour ceux dont la connexion défaillante ne leur permet pas toujours de visionner les vidéos. Enfin, ce serait notre trace, celle d’un collectif.

19 réflexions sur “L’individu est-il soluble dans le collectif?

  1. jackdub dit :

    Super Déborah ! Tu exprimes ici clairement ton point de vue. Il est essentiel d’entendre ton ressenti pour pouvoir faire avancer la situation. J’espère que d’autres relais viendront soutenir ce beau projet (et non pas TON beau projet 😉 ) qui peut tous nous aider à progresser.
    L’aventure continue … et c’est bien !

    J’aime

  2. Bravo Déborah pour avoir dit ce que tu ressentais et tes attentes! Personnellement, je t’avais bien comprise dès le départ…
    A bientôt sur l’un ou l’autre des moyens de communication

    J’aime

  3. […] Trois semaines sans rien publier. Les jours se suivent, les tâches s’accumulent, les billets de blog restent à l’état de … Lire la suite (#ITyPA L'individu est-il soluble dans le collectif?  […]

    J’aime

  4. ngev dit :

    T’inquiète Déborah, c’est bien comme ça que je l’avais compris…moi non plus rien publié depuis 4 semaines, des brouillons dans les cartons et plus le temps passe plus ils deviennent obsolètes, mais des tweets par ci par là, des interactions… un coup d’oeil sur les mindmaps, les blogs, les forums… et c’est toujours intéressant !

    J’aime

  5. Armand Stroh dit :

    Je joins tous mes encouragements à ce travail « individuel » superbe qui a fortement participé à l’ extension des liens à la fois entre les outils et entre les personnes. La flexibilité et la dynamique adaptative de ces liens ne signifie pas que nos « individualités » ou nos « personnalités » se dissolvent dans le collectif. ( Un collectif d’ailleurs lui-même « fractalisé » ) Elles y trouvent au contraire de quoi alimenter à la fois nos ressemblances et nos différences.

    J’aime

    • audece dit :

      Merci à tous de m’avoir compris! 🙂

      J’aime

    • audece dit :

      C’est partie d’une boutade, mais dernièrement, j’avais l’impression d’être noyée dans les pads sans plus savoir comment avancer. Finalement, la question serait l’égo est-il soluble dans le collectif ou comment dépasser notre besoin de reconnaissance personnelle?
      Il est, je crois, encore trop tôt pour savoir si réellement une dynamique est lancée ou si elle perdurera, si les intérêts, aussi divers soient-ils, vont converger. Nous essayons, tous ensemble, c’est déjà une réussite, mais le chemin peut nous mener bien plus loin.

      J’aime

  6. Armand Stroh dit :

    La suggestion d’un wiki pour reprendre à plus long terme le « Glossaire » Framapad me semble tout à fait adaptée.
    Si les co-auteurs actuels m’y autorisent , je vais essayer de transporter chaque article sur une page wiki . Je mets à disposition du groupe un wiki de type « Wikini MST » ( Outil proposé par le « Récit MST » ) , que je viens d’installer pour des essais sur un espace en ligne personnel.
    J’ ai suivi la suggestion de « Wikitypa » :
    Donc : rendez-vous peut-être sur http://wikitypa.org

    J’aime

  7. Christine Vaufrey dit :

    Deborah, je reviens sur l’idée de capitaliser l’expérience des participants (enfin, de ceux qui voudront participer ce chantier) à ITyPA. Si l’on considère que l’on est au début de quelque chose (dune structuration progressive de nouveaux supports et espaces d’apprentissage « à la bonne distance »), il serait très important de conserver des traces de ces débuts, des traces que l’on pourrait transmettre, faire passer au voisin / au suivant, et des traces qui vous serviront de balises, à vous aussi, plutôt que de souvenirs.
    Que pourrait conserver cette capitalisation ? Voilà la première chose à laquelle il faudrait répondre. Des productions, très certainement (je regarde attentivement l’aventure de la production des pads, c’est fascinant), mais aussi des cheminements, des parcours qui parfois suivent leur propre chemin individuel et souvent se croisent ou se fondent le temps d’une discussion, du’un travail commun.
    Ca, je peux le dire de l’extérieur (enfin, un peu extérieur, pas tellement finalement mais un peu quand même), parce que j’ai une vue globale; mais de l’intérieur, ça donne quoi ? Voilà ce dont il serait essentiel de témoigner, exemples structurés à l’appui.
    Qu’en penses-tu ?

    J’aime

    • audece dit :

      Christine, je n’avais pas pensé à la capitalisation de nos parcours, je cherchais simplement à étendre le collaboratif; mais en lisant ton message, il m’apparaît comme prépondérant de rendre compte des connexions qui se font, des individualités qui se lient, des doutes qui nous assaillent parfois sans que nous osions les énoncer. Énoncer de manière concrète ce qu’est « vivre un MOOC », voilà qui pourrait aider les suivants et leur permettre de vivre pleinement l’expérience; je n’y pensais pas encore. Ma première idée serait de l’écrire, presque sous la forme de fiction, d’après mon expérience et grâce à ceux que j’ai croisé; cette idée est individuelle mais peut-être pourrait-elle être l’objet d’un travail collaboratif, si nous rendions chacun compte de notre navigation au sein d’ITyPA. J’imagine qu’il faudrait une série de questions par souci d’homogénéité (et peut-être des interviews, si certains ne se sentent pas l’habileté d’écrire). Aussi, tout dépend du nombre de personnes prêtes à se lancer dans cette aventure; ta question nécessite une introspection, il faut en avoir envie ou avoir confiance en la personne à qui on se confie (car même s’il n’y a rien d’intime, nos cheminements nous renvoient à ce que nous sommes en tant qu’êtres humains avec nos forces mais aussi nos faiblesses qu’il nous faut assumer). Quoiqu’il advienne, merci de m’ouvrir un nouveau champ de perspective auquel je vais continuer à réfléchir.

      J’aime

  8. plerudulier dit :

    Reblogged this on ITyPA and commented:
    Ajoutez votre grain de sel personnel… (facultatif)

    J’aime

  9. Eric S dit :

    Bonjour,
    C’est incroyable comme le regard sur soi est a priori négatif 🙂 Je le sais d’autant plus que je dois être du même genre. Alors un peu de méta-cognition collaborative, ça te tente ? De toute façon, je le ferai quand même, mais tu n’es pas obligé de lire, tu peux même le supprimer 🙂
    Première phrase : « Trois semaines sans publier. » Tu rigoles ou quoi ? sur ton blog d’accord … mais ailleurs ?
    Deux et troisième phrase : « motivation ? autocensure ? Certainement. » Et puis quoi encore… le temps n’est pas extensible et la disponibilité non plus.
    Tu as su mettre ton individualité au service du collectif, et cela prend énormément de temps. Ce que tu n’as pas sur ton blog, tu l’as fait par une mise en commun, un super blog. Super … autant avec l’idée de remarquable, qu’avec celle de globalité.
    Et maintenant sur ton blog, tu fais un retour réflexif sur cette aventure qui n’est pas terminée.
    Le compte est bon.
    Je crois que ton expérience est à mettre au profit de la capitalisation, pas pour que tu t’en occupes, rassure-toi … mais qu’on ne parte pas à l’envers :
    Capitaliser … quoi, comment, par qui ?
    et après seulement, où et avec quoi ?
    Allez, je m’arrête là. Je te laisse de l’énergie pour pouvoir te concentrer sur la capitalisation de TON expérience .
    Ce soir, je ne suis pas là … alors je compte sur vous pour la prise de notes 😉

    J’aime

  10. lepagegilles dit :

    Bonjour Deborah
    Ce que tu dis rejoins des impressions que j’ai eues assez souvent quand j’ai participé activement à des travaux collaboratifs, avant ce MOOC.
    1 – ll n’est jamais facile de lancer quelque chose qui fonctionne parfaitement du 1er coup, et toutes les initiatives de ce genre sont chronophages ! Mais si personne ne prenait des initiatives, rien n’avancerait ! …Le MOOC ITyPA est un parfait exemple d’une très belle initiative bienvenue qui subit pourtant des critiques …de ceux qui n’ont pas eux tenté de lancer un MOOC …
    2 – Travailler en collaboratif sur un Fpad (ou équivallent) n’est pas une compétence innée. ça s’apprend… par l’expérience. Et la première expérience d’un groupe de travail n’est jamais facile et parfaite.

    Je suis en train de préparer pour nous aider à mieux collaborer une petite « nétiquette » du travail collaboratif en m’inspirant de docs d’Isabelle Gonon, entre autres. Isabelle est une pointure sur le sujet 🙂

    Mon avis :
    Tu as fait un super boulot. Tu animes bien ce que tu lances.
    Ce que tu as lancé est utile.
    On apprend !
    Bravo !
    Point barre !
    Gilles
    😉

    J’aime

  11. […] évocateurs (il en est où mon blog ?, De la chrysalide de l’information au papillon du savoir, L’individu est-il soluble dans le collectif ?). En général, c’est pour mieux rebondir puisque c’est l’introduction d’un […]

    J’aime

  12. […] Trois semaines sans rien publier. Les jours se suivent, les tâches s’accumulent, les billets de blog restent à l’état de …  […]

    J’aime

  13. TISON dit :

    L’important, c’est de participer. »
    Pierre de Coubertin

    il n’ y a de sotes idées, il n’y a que de sotes gens !!!

    Bravo AUDECE

    J’aime

Laisser un commentaire

linumer

Livres, numérique et mer

Collectif AESH En action!

Des infos, des témoignages

Stéphane ARNIER

#Écriture #Fantasy #SFFF #Narration #Dramaturgie

Les enquêtes philo

Un carnet de dialogue philosophique

Le blog de la Formation professionnelle et continue

Actualité de la formation professionnelle, cpf, pédagogie, social learning, formateur, digital learning.

Time to Learn

Apprendre à apprendre

Archives masala

Culture numérique bien épicée

Manon Silvant

Keep moving Forward